Les apprentissages sociaux et émotionnels (1)

Les apprentissages sociaux et émotionnels (1)
Au-delà de la mise en œuvre des plans d’action et des moyens d’intervention définis pour contrer la violence et l’intimidation dans le milieu scolaire, il nous apparaît essentiel de conscientiser les enfants et les adolescents au développement et au maintien de saines relations interpersonnelles avec leurs pairs et les adultes qui les entourent.

Nous avons beaucoup parlé, depuis la création de la Fondation Jasmin Roy, en 2010, de l’importance de dénoncer les gestes de violence et d’intimidation subis ou dont nous sommes témoins. Pour éviter d’en arriver là, nous prônons une approche axée sur la prévention, soit d’enseigner de façon explicite les comportements attendus et les saines habitudes de vie émotionnelles et relationnelles.

C’est ainsi, bien davantage qu’en disant simplement « non à l’intimidation et à la violence », bien que ce soit essentiel et rempli de sens, que nos jeunes apprennent à vivre dans un milieu scolaire bienveillant, sain et sécuritaire.

Prévenons! Prévenons!! Prévenons!!!
En nous référant aux « apprentissages sociaux et émotionnels », on touche directement à la prévention, mais aussi à plusieurs aspects incontournables : instaurer un climat bienveillant et sain, modéliser les comportements adéquats à adopter en présence d’autres individus, qui relèvent du savoir-faire, d’un savoir-agir adéquat, voire éthique, et le vivre-ensemble.
Par « apprentissages sociaux et émotionnels », on conçoit « le processus par lequel les enfants et les adultes acquièrent et appliquent efficacement les connaissances, les attitudes et les habiletés nécessaires pour comprendre et gérer les émotions, pour établir et atteindre des objectifs positifs, pour ressentir et montrer de l’empathie pour les autres, pour établir et maintenir des relations positives et pour prendre des décisions responsables[1] ».
Dans la vie, lorsqu’on entre en relation avec d’autres, bien des éléments partent de soi : on ressent, on réagit et on transmet en communiquant, verbalement ou non. Il est donc essentiel de bien préparer les enfants à vivre dans une société démocratique et en harmonie avec les autres.

Un simple geste ou un simple mot de travers peut avoir des conséquences importantes sur l’estime de soi de l’enfant, tant celui qui le pose que ceux à qui il s’adresse. En grandissant sous l’influence des apprentissages sociaux et émotionnels, et en gravitant autour d’adultes qui agissent en tant que modèles, les enfants et les adolescents seront mieux outillés pour affronter les désaccords et les conflits. Ils seront aussi plus portés à aider les autres qu’à poser un jugement de valeur négatif à leur égard. Il a été prouvé qu’un milieu actif sur le plan de la bienveillance et de la sécurité engendre des taux moins élevés de violence et d’intimidation.

Voici le concept central de l’apprentissage socio-émotionnel :

L’empathie : la capacité à reconnaître et à partager les émotions qu’une autre personne ressent. Elle n’atteint généralement son plein potentiel qu’au début de l’âge adulte. Pendant l’enfance, une forme rudimentaire d’empathie émerge lorsque les enfants commencent à se sentir mal quand ils perçoivent la détresse émotionnelle d’une autre personne. (Source : D’un stade à l’autre : Une ressource sur le développement des jeunes, page 24)

En bref, les apprentissages sociaux et émotionnels permettent le développement des compétences suivantes[2] :

  • Reconnaître et gérer ses émotions;
  • Faire preuve d’empathie envers soi et les autres;
  • Développer des relations sociales positives;
  • Prendre des décisions de façon responsable;
  • Savoir fixer et atteindre des objectifs positifs;
  • Pouvoir gérer des situations difficiles de manière constructive.

Pour vivre du succès sur le plan scolaire et social, on doit développer les habiletés suivantes : l’empathie, la coopération, la responsabilisation, le contrôle de soi (positif)  et l’affirmation de soi.

 

Les bénéfices des apprentissages sociaux et émotionnels[3]

 

Gains des individus Facteurs de risque
 

Habiletés socio-émotionnelles

 

Problèmes de comportement

 

Attitudes plus positives face à soi, aux autres, à l’école et à leurs activités quotidiennes

 

Comportements agressifs

 

Comportement positif

 

Détresse émotionnelle

 

Hausse de 11 % des résultats scolaires

 
Motivation et engagement dans des activités qui leur plaisent

 

 

 

En bref, les jeunes qui se développent dans un climat bienveillant axé sur les apprentissages sociaux et émotionnels démontrent une meilleure performance et de meilleurs résultats académiques, ainsi qu’un meilleur bien-être émotionnel et mental, comparativement à ceux qui n’ont pas suivi ou évolué dans un tel programme.

[1] https://www.ednet.ns.ca/psp/fr/apprentissage-social-et-emotionnel-ase#:~:text=L’apprentissage%20social%20et%20émotionnel,et%20montrer%20de%20l’empathie

[2] Zins, J. (Ed.). (2004). Building academic success on social and emotional learning: What does the research say? Teachers College Press.

[3] Durlak, Weissberg, Dymnicki, Taylor & Schellinger (2011). The impact of enhancing students’s social and emotional learning: A meta-analysis of school-based universal interventions. Child Development, 82, 474-501.

Autres Articles