Sondage CROP : 62 % des aînés craignent de devoir déménager en CHSLD

SONDAGE CROP : 62 % DES AÎNÉS CRAIGNENT DE DEVOIR DÉMÉNAGER EN CHSLD 
55 % d’entre eux ont peur de devenir un fardeau pour leurs proches selon une étude réalisée pour le compte de Janette Bertrand, la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais et la Fondation Institut de gériatrie de Montréal

Montréal, le 17 juin 2021 – La COVID-19 a causé des effets dévastateurs sur la santé physique et mentale des aînés québécois. Plusieurs ont vu leur réalité chamboulée par le manque de contact humain. Ainsi 67 % des aînés affirment que leurs attentes envers leurs familles sont tout simplement de leur accorder un peu de temps. C’est l’un des constats observés par la maison CROP par le biais d’un panel web, auprès de 1 010 Québécois âgés de 65 ans ou plus, du 19 mai au 1er juin 2021, pour le compte de la journaliste, comédienne et écrivaine Janette Bertrand, de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais ainsi que de la Fondation Institut de gériatrie de Montréal.

« Avec la pandémie qui a frappé le Québec et causé bien des dommages chez les aînés, il m’est apparu important de savoir ce qu’ils ressentaient, a affirmé Janette Bertrand, qui a eu l’idée de sonder les personnes de 65 ans et plus. Le sondage a révélé que les aînés québécois n’ont pas eu l’impression qu’ils avaient été consultés ni entendus pendant la pandémie, surtout en ce qui a trait à ce qui s’est passé en CHSLD. Ils souhaitent être respectés et entendus. Je vous avoue que ce constat m’a bouleversée… Mais il ne m’a pas vraiment étonnée. »

« J’ai contacté Janette Bertrand à la suite d’une entrevue qu’elle a accordée, j’ai tout de suite compris l’urgence de réaliser ce sondage auprès des 65 ans et plus, a déclaré le président fondateur de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais, Jasmin Roy. Afin d’éviter une augmentation des problèmes de santé mentale au sein de cette génération, il faut s’attarder davantage à ce qui les rend heureux et le message est clair : ils veulent nous voir et continuer à vivre de bons moments. »

Les aînés craignent de se retrouver en CHSLD 
Le déménagement est reconnu comme un traumatisme important dans une vie. À un âge vénérable, il peut devenir une source de stress intense. Or, plus que le déménagement en lui-même, c’est l’idée de se retrouver en CHSLD qui cristallise cette crainte qu’ont partagée 62 % des répondants.

La majorité d’entre eux (57 %) souhaitent demeurer à la maison et espèrent compter sur leurs proches afin de recevoir l’aide nécessaire pour prolonger leur vie dans leur demeure. Plusieurs les implorent même à l’avance de ne pas les « placer en CHSLD ».

Cependant, s’ils comptent sur leurs proches pour les aider, les aînés (75 %) verbalisent une demande limpide aux autorités : agir concrètement pour leur permettre de demeurer à la maison grâce à une offre bonifiée de soins de santé à domicile, afin de rester le plus autonomes possible. 57 % souhaitent également une assistance pour l’entretien de leur résidence principale. Plusieurs estiment qu’un tel apport aurait un impact important sur leur autonomie.

Bien qu’ils souhaitent compter sur leurs proches pour demeurer à la maison, 55 % des répondants craignent de devenir un fardeau pour eux.

«Un parent demeure toujours un parent, a expliqué Francine Senécal, directrice générale, Fondation Institut de gériatrie de Montréal. Il se soucie toujours de ses enfants et veut toujours les aider et les protéger, aussi vieux soient-ils. Alors l’idée de devenir un fardeau pour eux est intenable. »

« Ce n’est pas surprenant, surtout avec la mauvaise presse que les CHSLD ont reçue depuis un an, qu’une des craintes principales des aînés soit de se retrouver dans un CHSLD, affirme David Lussier, gériatre à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Il est important de rassurer les aînés en rappelant que la majorité vivent à domicile, qu’une petite minorité devra être hébergée en CHSLD, et que ces établissements offrent des soins appropriés pour les conditions graves des personnes qui y résident. »

La plus grande crainte, la perte d’autonomie
Selon le sondage CROP, pour la presque totalité des répondants (96 %), la source absolue de bonheur est leur autonomie. Elle est perçue comme vulnérable, fragile, et donc vénérée.

Si l’autonomie est la plus grande contributrice de leur bonheur, la peur de la perdre revêt dès lors les attributs de leur plus grande crainte : 86 % des répondants soulignent cette crainte en première position. Sans autonomie, la dépendance aux autres augmente et la liberté, de choix et de mouvement, dépend de plus en plus de la volonté d’autrui.

S’ils doivent dépendre de leurs proches, les répondants (51 %) affirment qu’il est important que leurs choix soient respectés. Ils craignent qu’un jour, les intérêts de leurs proches ne riment plus avec les leurs et que leur liberté de choix en soit restreinte.

L’importance des « petits bonheurs de la vie » 
Après l’autonomie, la plus grande source de bonheur des aînés provient des « petits bonheurs de la vie » (86 %), soient passer de bons moments avec la famille et les amis, avoir des passions, des passe-temps comme marcher en forêt, cueillir des petits fruits, cuisiner et lire. Les petits-enfants occupent aussi une place importante pour les grands-parents, tout comme le quotidien en amoureux. En perdant leur autonomie, les aînés craignent que les petits bonheurs leur deviennent inaccessibles.

À propos de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais
Créée en 2010, la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais est à la fois un organisme de bienfaisance et un organisme communautaire dont la mission consiste à créer des milieux positifs et bienveillants en cohérence avec les objectifs (SDG) fixés par les Nations Unies. L’équipe de la Fondation a le mandat de sensibiliser, d’éduquer, de soutenir et de contribuer à la recherche de solutions durables aux problèmes de violence, de discrimination et d’intimidation dans tous les milieux de vie, qu’il s’agisse des milieux éducatifs, des milieux de travail ainsi que de tous les environnements dans lesquels évoluent les aînés. La mise en place de saines habitudes de vie émotionnelles et relationnelles est au cœur de son approche, qui a pour but de favoriser l’inclusion de tous et de prévenir les problèmes de santé mentale, et ce, tant au Canada que partout ailleurs dans le monde. Jasmin Roy et Sophie Desmarais, marraine de la Fondation, sont désormais enregistrés auprès des Nations Unies comme représentants de la société civile ECOSOC.

À propos de la Fondation Institut de gériatrie de Montréal
En partenariat avec ses donateurs, la Fondation Institut de gériatrie de Montréal contribue concrètement au développement et au maintien du leadership de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) en tant qu’établissement de soins spécialisés, centre de recherche et centre de partage du savoir en matière de vieillissement et de santé des personnes âgées.

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Personnes-ressources

Raphaël Rochette, Zone franche
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